La nuit était depuis longtemps tombée dans les rues de Venise, et pas une seule âme humaine ne rodait dehors à cette heure-ci. Peut-être qu’inconsciemment, les humains habitant ici sentaient qu’à partir d’une certaine heure il n’était pas bon pour eux de mettre le nez dehors dans certaines partie de la ville… là où les loups et les démons régnaient en maître…
C’était une chose que Bacco trouvait incroyable chez un faible être humain, il savait ressentir le danger là où il en avait, comme un certain sixième sens dont ils n’avaient pas conscience. Mais il en fallait plus pour les protéger, quand quelqu’un avait une cible, généralement, il l’avait, sixième sens ou pas.
Cela faisait à peine deux jours que le Stregato avait débarqués dans cette ville. Il avait très rapidement comprit que les loups et les démons se livraient une guerre sans merci, et que d’ailleurs, ces derniers avaient réussi à acculés ces chiens errants assez facilement. Chose dont Bacco se réjouissait, en fait, il adorait se réjouir du malheur des autres, mais c’était encore plus jouissant quand il s’agissant d’un sale cabot.
Faisant trainer ses oreilles un peu partout, il avait alors entendu les commérages de certains démons trainant dans les bars et les rues malfamées de la rue. Et un nom lui était venu aux oreilles.
Botelli.
Le prince démoniaque qui avait au creux de sa main le pouvoir sur cette ville. Celui qui avait succédé à son père à sa mort, père qui avait lui-même réussi à tuer le leader d’une meute lycane. Il s’était fait respecté pour ça, et d’après ce qu’il avait entendu dire, le fils avait la même réputation que son père. Tout aussi craint et respecter.
Un démon dont la cruauté et le manque de sentiment ne faisait pas l’ombre d’un doute. Un démon qui n’hésitait pas à écraser sous son talon ceux qui étaient sur son passage. Un démon tout à fait à sa convenance. Mais peut-être un peu trop… Bacco voulait le pouvoir, il voulait se lier à quelqu’un qui avait ce qu’il désirait… mais peut-être que Botelli était un morceau trop gros pour lui, et il devait avouer que finir massacrer par le démon auquel il s’était lié n’était pas vraiment dans ses projets.
Peut-être devrait-il revoir se plans… mais en attendant, il voulait vérifier de ses propres yeux toutes ses rumeurs qu’il avait entendu. C’est pour ça qu’il était présentement dans le jardin du Palais Botelli. Il était minuit d’ailleurs, l’heure ou tout les chats étaient gris, disait-on, et l’heure où certains gardes relâchaient leur vigilance sous la fatigue les écrasant.
Il n’avait eu aucune difficulté à escalader le mur d’enceinte qui faisait plusieurs centaine de mètres de haut, il était d’ailleurs souplement retombé sur ses pieds, et à pas de velours, il avait fait son avancé vers le palais. Le risque de se faire surprendre était grand, mais si cela devait arriver, alors il ferait savoir ses intentions. Et un démon savait qu’un Stregato n’était pas un ennemi, même si certains des siens pensaient autrement, mais ceux-là n’étaient rien d’autre que des traitre à leur sang et donc pas digne d’intérêt.
Ses yeux parcoururent la façade du bâtiment principal et ses yeux se posèrent sur un balcon dont la fenêtre était éclairé et ouvert. Ses lèvres s’étirèrent un sourire canaille. Il n’était jamais prudent de laisser une fenêtre ouverte, surtout en sa présence. Agilement, il bondit, escalada le mur et sauta souplement sur la rambarde du balcon. Il resta quelques secondes immobile, tendant l’oreille pour savoir s’il y avait une présence dans la pièce, puis quand il fut sûr que personne ne s’y trouvait, il sauta de la rambarde et s’avança vers la fenêtre.
Bacco fut extrêmement surpris quand il se retrouva dans une chambre luxueusement décorée. Il ne s’était pas attendu à atterrir dans une pièce personnelle, s’attendant plutôt à une bibliothèque ou un salon. Mais finalement, ce n’était pas plus mal.
Il ne savait pas exactement où il avait posé les pieds, mais au vu du décor vraiment luxueux, ça devait être une personne socialement bien placé au Palais. Peut-être un garde du corps ou un proche du Prince. Il était certain que ce n’était pas la chambre du Prince, car il se doutait bien que cette pièce devait être plus loin dans le Palais et certainement mieux gardée.
Sa nature curieuse s’éveilla et il se mit à fouiner tranquillement dans la pièce, observant chaque bibelot et chaque libre s’y trouvant, tentant de se faire une idée sur le propriétaire de cette chambre.