Claudio se levait toujours à l'heure qu'il souhaitait. Et aujourd'hui, de fins rayons lumineux avaient transpercé ses rideaux pour venir le réveiller sur les coups de 8h30. Son esprit s'était éveillé petit à petit et il avait décidé de se lever. Il se mit devant son armoire pour choisir ses vêtements, mais il n'y avait aucuns choix à faire vu qu'il n'avait que deux chemisiers et un pantalon. Il enfila ses vêtements, pris son épée qu'il cacha sous sa cape qu'il emmena aussi.

Il descendit le grand escalier de pierre en colimaçon pour aller voir le "père" de l'église afin de connaître les travaux qu'il effectuerait dans la journée. Il trouva le curé devant la grande statut du Seigneur entrain de faire la prière du matin. Claudio baissa la tête et joignis ses mains pour une courte prière. Il ne voulais pas déranger le religieux durant sa prière, il s'avança donc doucement et en faisant le moins de bruit possible près de l'homme. Celui-ci le remarqua et, se détournant de ses pensées, de leva et adressa un large sourire au jeune homme.

- Hé bien Claudio,comment s'est passé ta nuit ?

- Très bien mon père.

Le lycan attendit quelques secondes avant d'adresser la parole au vieille homme, n'osant pas le déranger. Il voulait à tout pris savoir si aujourd'hui il irait en quête pour l'homme de foi ou s'il irait simplement mendier comme les quelques jours où il n'avait rien d'autre à faire.

- Euh... Excusez-moi de vous déranger en pleine prière mais... euh.. Auriez-vous quelque chose à me faire faire aujourd'hui ?

L'homme le regarda avec un petit sourire triste.Il savait très bien se que voulait dire Claudio, après tout, c'est lui-même qui l'avait recueillit. Irait-il mendier ou pas aujourd'hui ? Mais, aujourd'hui était un jour spécial ! Habituellement il lui confiait la tâche de distribuer des tracts (ça existe à cette époque ?) mais cette fois-ci, il irait livrer un bijou très précieux à une "marraine" de l'église. L'homme de Dieu savait qu'il pouvait faire entièrement confiance au jeune homme. Il lui répondit donc avec un grand sourire et en sortant une petite boite :

- J'ai une mission très importante pour toi aujourd'hui. Tu dois apporter ceci à notre très chère "marraine". Voici le plan qui te mènera jusqu'à chez elle. Mais, au moindre soucis, tu revient impérativement ici ! Et, avant toute chose, va prendre un bon petit déjeuner dans les cuisines.

Un énorme sourire illumina le visage de Claudio. D'une part, il n'aurait pas à mendier - ce qui était l'une des choses qu'il détestait le plus au monde- et d'autre part, le curé lui donnait une tâche très importante aujourd'hui. Il était aux anges ! Il remercia plusieurs fois le vieille homme lui sautant presqu'au cou, prit la boite et couru vers les cuisines où il mangea quelques fruits et tartines. Il enfila ensuite sa cape où dessous il cacha son épée et la petite boite, mit le capuchon et sortit dans la rue.


C'est comme ça que Claudio se retrouva dans une ruelle qui ne lui disait rien de bien. N'ayant pas un sens de l'orientation aiguiser, il pensait avoir pris le bon chemin en suivant la carte, mais non. Il s'était trompé dès la troisième rue, puis s'enfonçant dans un dédale de petite rue, le retour en arrière devenait de moins en moins possible. Ses sens était aux aguets, écoutant le moindre bruit, une main sur son épée. Il n'était vraiment pas rassurer. Ne pouvant se défendre qu'avec son épée, si un démon apparaissait, il était mal. Et même très mal...

Claudio n'en pouvait plus, il était trop tendu et il avait que quelque chose surgisse d'un coup de nul part. Commençant à paniquer, il se retournait à toute vitesse dès qu'il entendait un rat ou un chat de gouttière renverser une poubelle pour voir ce qu'il se passait. Le stress s'était emparé de lui. Il tremblait légèrement et attendais le bon moment pour sortir son épée, ne voulant pas être découvert. Il se sentait compresser entre ces trois murs, tellement compressé qu'il en devenait claustrophobe.

Des souvenirs d'une de ses agressions lors de sa fuite lui revenait en mémoire, se qui accentua ses tremblements. Cela s'était produit dans les mêmes conditions, dans un même dédale de rue, mais dans une ville et un temps différents. Certes il était toujours poursuivit mais à présent, il avait quelqu'un, quelqu'un qui avait accepté de le recueillir, quelqu'un qui le logeait et le nourrissait et surtout quelqu'un qu'il l'empêchait de mendier en lui donnant toutes sortes de travaux. Et c'est pour cela qu'il ne voulait pas le décevoir. Il devait mener à bien sa mission !

Un cri suraigu vint le sortir de ses songes dans un sursaut. Les yeux exorbités il fit un tour de 360° sur lui même, cherchant d'où cela pouvait venir. Une femme venait de crier, et c'était un cri de terreur. Le même genre de cris que l'on pouvait entendre lorsque son manoir fut attaqué. Un voile couvrit ses yeux. Pourquoi tout dans cette ville lui rappeler son passé ? Pourquoi la ville où il avait enfin trouvé une personne pour l'aider ? Pourquoi ?

Un nouveau tremblement le parcourut. Que devait-il faire ? Aller vers cette femme et l'aider sous peine de se faire découvrir ou continuer son chemin comme si de rien n'était ? Le feulement d'un chat lui fit reprendre conscience. Ne sachant pas quoi faire il avança lentement dans le labyrinthe de rues. Mais, plus il avançait, plus il accélérait jusqu'à se mettre à courir. Sa décision était prise. Il irait où voudrait lui emmener ses jambes et s'il tombait par pur hasard sur la pauvre femme, il l'aiderait comme il pourrait.

Il s'arrêta à un croisement pour reprendre son souffle. Il s'appuya sur ses genoux pour ne pas tomber. Cela devait bien faire cinq bonnes minutes que la femme avait crié, et Dieu seul sait ce qui peut se passer en cinq minutes. Il se redressa et imagina toutes les atrocités qui avait bien put être arrivées à la femme et ferma les yeux ne voulant pas y penser.

Soudain une chose non identifié attrapa sa manche. Il ouvrit les yeux violemment et recula brusquement. La peur le tenait aux tripes, et les souvenirs qui lui étaient revenus peu de temps avant ne l’aidèrent pas à se calmer. Il passa lentement sa main derrière son dos où se trouvait son épée puis il dénia enfin poser les yeux sur ce qu'il l'avait touché.

Là, il tomba sur un jeune homme un peu plus petit que lui, faisant une mine d'ange et attendant quelque chose. L'homme avait du lui parler sans qu'il ne sans rende compte. Claudio le regarda de haut en bas suspicieusement. Bizarrement, cette personne ne lui inspirait ni confiance mais ni crainte non plus. Etait-ce son visage d'ange qui le trompait ? Il n'en savait rien et préférait rester sur la défensive. Sa main sur la poignée de son épée il ouvrit la bouche et dit avec le plus de neutralité possible.

- Vous m'avez demandé quelque chose ?

Claudio était toujours suspicieux. Il ne savait pas se qu'il devait penser de l'inconnu. De quelle race était-il ? Etait-ce simplement un humain, un Lycan ou... ou un Démon ? Et si c'était un Démon, était-il là pour lui ? Pour le retrouver et le tuer ? Après tout, il ne l'avait jamais vu à Venise. Non, Claudio espérait que se soit tout sauf ça. Que ferait-il si l'inconnu était là pour lui ? Il devrait fuir, encore une fois. Il se prit la tête entre les mains. Stop ! Il ne devait plus y penser !

- Hum... Je vous disiez simplement que je m'étais perdu.

Le Lycan releva la tête et regarda de nouveau l'inconnu, cherchant un petit détail qui trahirait se qu'il était, se qu'il pensait ou encore se qu'il comptait faire. Au bout de quelque temps, il ne trouva rien. Il décida donc de se détendre un peu, après tout, tout les êtres vivants n'étaient pas mauvais. Mais au moindre doute, il se remettrait sur la défensive. Il relâcha son épée avec précaution et le regarda encore une fois. Il ressemblait vraiment à un ange et d'après "mon père" on pouvait toujours faire confiance aux anges.

- Hum... Alors... Pourriez vous m'aider à retrouver mon chemin s'il vous plait ?

Claudio était désolé pour lui. Son côté gentil petit garçon faisait le déçu sur son côté méfiant et il voulait vraiment l'aider. Le moindre signe de méfiance avait disparut chez lui et après lui avoir fait un petit sourire gêné, il lui répondit tout aussi gêné:

- Euh... Je suis désolé mais... mais je suis perdu aussi... On peut faire le chemin ensemble si vous voulez !!

Claudio espérait que l'inconnu accepte. Après tout, c'était la première personne avec qui il parlait vraiment, à par le prêtre de l'église bien évidemment. Il aurait bien aimé se faire un ami, avoir confiance en quelqu'un. Mais la vie était tel qu'il ne pouvait pas...

Il observait calmement l'homme, guettant comme à son habitude le moindre signe d'agressivité et le vit avec satisfaction baisser sa garde en lâchant enfin son emprise sur son épée. Il n'avait pas envie d'en venir aux armes pour obtenir ce qu'il voulait. Se battre pour simplement demander son chemin aurait été vraiment grotesque et humiliant à son goût. Il préférait croiser les fers pour des causes plus nobles ou plus intéressantes. Les combats insignifiants ne l'intéressaient pas.
Il fut content de voir l'homme se détendre un peu et lui adresser un sourire gêné et lui sourit aussi un instant, masquant toujours ses petites dents pointues de démon pour ne pas se trahir. Mais son sourire se transforma rapidement en visage déçu lorsque l'homme lui annonça qu'il s'était perdu lui aussi.

Pourquoi fallait-il qu'il soit tombé sur un sombre idiot se perdant facilement ? Bon, Tetsuya n'avait jamais su s'orienter non plus dans les endroits nouveaux et il lui fallait toujours passer plusieurs fois dans les mêmes endroits pour pouvoir bien se repérer par la suite. Il retint alors le soupire qui le démangeait tant par pur marque de politesse.

- Le chemin ensemble ? Eh bien si cela ne vous dérange pas... Je... J'ai cru entendre des cris non loin et je m'inquiétais... Déclara-t-il d'une voix douce et adolescente.

Il se dandina nerveusement avec un sourire gêné pour lui faire croire s'il était inquiet. Il voulait surtout voir le résultat de sa dernière œuvre d'art. A l'idée de repenser à l'état dans lequel il avait laissé son cadavre, un sourire se dessina sur ses lèvres, laissant légèrement apparaitre ses adorables petites dents pointues et aiguisées au point qu'elles pourraient arracher sans problème de la chair fraiche.
Mais il se ressaisit et releva les yeux vers l'homme pour lui faire le plus innocent des regards.

Claudio était heureux de voir que l'inconnu répondit à son sourire. Il devait vraiment être gentil pour cela car depuis les quelque mois où il vivait à Venise, c'était la seconde personne à lui sourire - la première était le curé. Mais sa joie s'éteignit assez vite en voyant le visage déçu de son interlocuteur. "J'ai encore fait quelque chose de mal..." se dit-il en baissant une nouvelle fois la tête.

- Le chemin ensemble ? Eh bien si cela ne vous dérange pas... Je... J'ai cru entendre des cris non loin et je m'inquiétais...

La douce voix fit relever la tête du Lycan. Et celui-ci vit une chose adorable, un ange gêner et inquiet. Claudio n'était pas vraiment croyant mais il aimait croire aux histoires que lui racontait sa mère et le curé. Alors même s'il ne croyait pas en Dieu, il avait la certitude que les anges existaient. Et pour lui cet inconnu en était un.

Il lui fit un nouveau sourire et ne remarqua pas les dents pointues de l'inconnu. Avec la plus grande insouciance du monde, il voulut demander le nom de l'inconnu mais un souvenir lui revint. °Avant de demander le nom de quelqu'un on se présente, question de politesse, tu ne crois pas ?° Il ne savait plus qui lui avait dit ça mais il se souviendrait toujours de ses paroles.
Vu que Claudio ne voulait pas décliner sa propre identité, il se retint de demander celle de l'inconnu pensant que celui-ci se présenterait bien à un moment ou un autre.

- Oui. Cela m'inquiète aussi. J'espère qu'il n'est rien arrivé de grave. Dit-il le plus calmement possible.

Claudio remit correctement sa cape et remarqua que son épée était visible. Il releva la tête vers l'homme cherchant un détail montrant qu'il avait vu l'épée mais à par un regard innocent, il ne vit rien. Pensant que l'inconnu n'avait rien vu, il cacha son épée sous sa cape comme si de rien était. Il regarda tout autours de lui à la recherche d'une personne qui les auraient probablement aperçut mais ne vit personne. Il décida donc de rabattre sa capuche sur sa tête cachant ainsi son visage pour se remettre en route. Et sans se retourner vers son interlocuteur il commença à marcher et dit d'une voix assez joyeuse:

- On y va ?

Il était vraiment facile de manipuler les habitants de Venise. Il ne fallait qu'un regard innocent et un air gêné pou leur faire baisser leur garde et les laisser l'aider. Il finissait par se demander si c'était lui qui était bon acteur où si c'était eux qui n'étaient pas bien futés. Surement un peu des deux.
Néanmoins il n'allait pas cracher sur cette aide précieuse que lui offrait l'homme en l'accompagnant sur la scène du crime. Car sans lui, Tetsuya n'aurait pas pu retrouver son chemin à temps grâce à son extraordinaire sens de l'orientation. A chaque fois qu'il se retrouvait entre des murs, il se perdait à une vitesse phénoménale.

- Oui allons y. Vous croyez qu'il s'est passé quoi ? Demanda-t-il d'un air qui se voulait encore plus inquiet.

Il avait parfois l'impression d'en faire trop. Il allait devoir faire attention à ne pas trop jouer l'acteur. Cela ne lui réussissait pas du tout. Mieux valait s'arrêter là pour le jeu d'acteur et parler le moins possible désormais.
Il le vit déjà emboiter le pas et trottina jusqu'à lui pour le rattraper alors qu'une légère brise leur faisait face, soulevant légèrement sa cape qui libéra son adorable queue de démon qui se balança tel un pendule. Il suivit donc l'homme sans un bruit, brûlant d'impatience de voir sa paye tomber, en espérant que l'inconnu ne se perde pas non plus. On ne pouvait jamais réellement faire confiance aux inconnus. Soit ils étaient trop bêtes, soit ils étaient pleins de mauvaises intentions. On lui avait répété que la ville était mal fréquentée et qu'il fallait se méfier. Cette réflexion éveilla alors sa curiosité et il devança rapidement l'inconnu pour lui faire face, marchant à reculons. Il lui adressa un grand sourire.

- Au fait monsieur, c'est quoi votre nom ?

Claudio marchait lentement dans une direction au hasard. Il se repérait par rapport aux bruits que faisait une foule qui s’agitait plus loin et espérait qu’en allant vers ces bruits ils ne seraient pas pris dans un cul de sac.

- Oui allons-y. Vous croyez qu'il s'est passé quoi ?

L’ange inconnu avait une voix inquiète et, même si Claudio était lui aussi inquiet, il voulut le rassurer. Ceci permettrait peut-être de se rassurer soi-même.

- Je n’en ai aucune idée. J’ai une mauvaise impression… Comme si il y avait eu une agression… Chuchota Claudio.

Le lycan était anxieux. La mauvaise impression augmentait de plus en plus. Ses sens étaient à l’affut du moindre indice. Les bruits de foule se faisaient entendre sur la gauche. Au prochain carrefour, ils tourneraient. Claudio était perdu dans son esprit et juste avant de tourner, il sursauta en voyant l’inconnu devant lui.

- Au fait monsieur, c'est quoi votre nom ?

Le brun avait surpris Claudio qui était dans ses pensées. Et, avec ce rapide retour à la réalité, il ne pris pas le temps de réfléchir et répondit en balbutiant :

- Euh… Je… Je m’appelle Cl… Claudio. Et vous ?

Claudio se rappela qu’il ne connaissait rien de son interlocuteur. Il avait peut-être fait une énorme erreur en lui révélant son nom. ° Quel sombre idiot je fais ! ° Il attendait la réaction de l’inconnu, s’attendant au pire.